Chères consœurs, chers confrères,
Je me permets de vous contacter sur proposition de ma collègue, le Dr GOETZ, afin de vous transmettre une information concernant un protocole multicentrique que je mène en psychiatrie au CHU de Grenoble, portant sur la dépression. Ce protocole s’intéresse à des patients non résistants aux traitements antidépresseurs, qui sont donc peu représentés dans notre file active au CHU.
Comme vous le savez, le délai d’efficacité d’un traitement antidépresseur (lorsqu’il est efficace…) est généralement de plusieurs semaines. Ce protocole vise à prédire précocement la réponse à un antidépresseur en s’appuyant sur un phénotypage neuro-computationnel de la motivation (portant sur les symptômes d’aboulie et d’anhédonie), associé à une IRM fonctionnelle.
Je suis à la recherche de patients souffrant d’un épisode dépressif unipolaire (qu’il soit unique ou récurrent), d’intensité au moins modérée (QIDS-SR > 14 ou MADRS > 24), dont la durée est inférieure à un an, n’ayant pas de résistance aux traitements. Il peut s’agir d’un début de traitement antidépresseur ou d’un changement de traitement, sous réserve d’un wash-out de cinq demi-vies avant l’instauration du nouveau traitement. Le patient ne doit pas avoir reçu d’ESCITALOPRAM ou de VORTIOXETINE pour cet épisode en cours (il peut toutefois en avoir eu lors d’épisodes précédents). Je vous joins ci-dessous les critères complets d’inclusion et de non-inclusion plus complets si besoin. La QIDS-SR est un auto-questionnaire que vos patients peuvent remplir en salle d’attente, ce qui peut être plus simple dans votre pratique. La MADRS, quant à elle, est un hétéro-questionnaire. Je vous joins ces deux échelles ainsi que la plaquette de l’étude à la place du questionnaire à télécharger.
L’étude consiste en une « petite » journée de participation, incluant un bilan biologique, des évaluations comportementales informatisées, ainsi qu’une IRM fonctionnelle avec des évaluations pendant l’examen. À l’issue de cette journée, le patient est randomisé dans le groupe ESCITALOPRAM ou VORTIOXETINE. Je me charge alors de la prescription, en concertation avec vous. Il ne s’agit pas d’une étude interventionnelle. Néanmoins, pour le bon déroulement du protocole, le traitement antidépresseur ne devra pas être interrompu durant les 28 jours suivant son instauration. La posologie pourra bien sûr être ajustée selon votre appréciation. Aucun autre traitement à visée antidépresseur ne pourra être introduit durant cette période, mais les traitements symptomatiques (hypnotiques, anxiolytiques, etc.) resteront autorisés.
Il s’agit d’une étude longitudinale : la visite initiale est répétée une semaine plus tard pour évaluer la réponse précoce, puis trois autres visites sont prévues dans l’année, beaucoup moins contraignantes : à un mois de l’inclusion (très court), 6 mois (proches des deux premières mais pas d’IRM fonctionnelle donc moins long), et à un an (très court). Vous trouverez en pièce jointe une plaquette résumant le protocole. À noter que chaque visite donne lieu à une compensation financière de 50€ pour le patient, soit un total de 250€ pour l’ensemble de l’étude.
Si vous êtes intéressé(e), je vous invite à me contacter par mail si vous avez un patient répondant aux critères et motivé pour participer. Je vous demanderais simplement de me transmettre son numéro de téléphone et son adresse mail, afin que je puisse le recontacter et vérifier avec lui les éléments nécessaires.
Je reste naturellement à votre disposition pour toute question.
Merci d’avoir pris le temps de me lire.
Bien confraternellement,
Dr Arnaud POUCHON
Praticien Hospitalier Universitaire
Unité des Traitements par Neurostimulation (UTNS) – Centre Expert des Troubles Bipolaires (CEBP)
Service Hospitalo-Universitaire de Psychiatrie de l’adulte – CHU Grenoble-Alpes
Critères d’inclusion :
– Homme ou femme âgé de plus de 18 ans
– Hospitalisé ou consultant au sein d’un des centres recruteurs
– Souffrant d’un épisode dépressif caractérisé unipolaire selon les critères du DSM5, unique ou récurrent
– L’épisode dépressif majeur est d’intensité modérée à sévère (score MADRS > 24)
– L’épisode dépressif caractérisé nécessite l’introduction d’une nouvelle ligne de traitement antidépresseur
– Il s’agit du premier antidépresseur introduit pour l’épisode actuel, ou après qu’un wash-out de 5 demi-vies du précédent a été réalisé
– Patient ayant donné son consentement éclairé et écrit
– Bénéficiant d’un régime de sécurité sociale
Critères de non inclusion :
– L’épisode dépressif majeur présente des caractéristiques de résistance : le patient présente une réponse insuffisante à au moins 2 lignes de traitement conduites complètement en dose et durée.
– Le patient a déjaÌ été traité par l’un des deux traitements proposés à la randomisation au cours de l’épisode actuel, ou possède une contre-indication à l’un de ces traitements au moins : escitalopram ou vortioxétine.
– Comorbidité psychiatrique : trouble dépressif chronique (de durée supérieure à 1 an), trouble bipolaire, schizophrénie, trouble envahissant du développement, dépendance non sevrée à une substance mis à part le tabac, trouble de la personnalité sévère à risque de compromettre le suivi (sur appréciation de l’investigateur).
– Comorbidité neurologique : maladie de Parkinson, démence
– Soins sous contraintes
– Personnes vulnérables : majeurs protégés et personnes sous sauvegarde de justice
– Contre-indication a Ì l’IRM
– Femme enceinte ou allaitante